Torture de paysans arméniens par les Dachnags
Les documents dachnags révèlent également les souffrances subies par les paysans arméniens.
Il raconte la cruauté et les tortures incroyables infligées par le gouvernement arménien. Par exemple, on voit dans ces documents comment le commissaire du gouvernement dachnag punissait et même ordonnait leur exécution sans investigation et sans jugement pour les empêcher de déserter l’année. Aganian rassemblait les épouses, les mères et les soeurs des déserteurs, les dépouillait de leurs vêtements et les faisaient marcher au pas de l’oie sur la place publique. Les fonctionnaires dachnags battaient ensuite les femmes nues, et maintenaient leur corps dans l’eau pendant des heures. Aganian, qui plus tard ordonne l’arrestation de ces femmes, viole les jeunes filles et les femmes pendant la nuit. Aganian conserva son poste pendant longtemps avant d’être révoqué. Le gouvernement dachnag le rappela lorsqu’il fut informé par un paysan, nommé M. Azaparetov que les paysans se préparaient à l’assassiner. 27
Tagetian, un ancien membre du gouvernement dachnag, dans un article publié en Iran, écrit ceci, au sujet du gouvernement dont il faisait partie: «Les armées du gouvernement, les soi – disant unités volontaires (humbas), pillaient les villages autour de la ville d’Ichevan et violaient les femmes. Le peloton d’exécution de volontaires mirent les paysans en tel état de soumission que le ‘humbapeta’ (le chef de la bande) Arch Mard (L’homme ours) entourait le village avec 50 volontaires et le détruisait. Près d’un millier d’Arméniens furent expulsés en territoire azerbaidjanais.»
Tagetian écrit qu’aucun responsable ne fut puni pour ce traitement infligé à des amis et des parents et ajoute:
«Le ministère arménien de l’Intérieur était devenu un refuge pour tous les criminels. Le ministre Krmonian dérobe 50 millions de roubles la veille du jour ou il quitta son poste.» 28
Des années plus tard, un autre représentant des Dachnags, l’éditeur Chalhassian qualifie la police du gouvernement comme une «troupe de pilleurs» et raconte qu’il était devenu impossible de se promener sans armes dans le centre de la capitale arménienne après le coucher du soleil. 29
En fait, le système d’unités de volontaires arméniens appelés ‘Humba’ avait rendu systématique l’anarchie et le pillage en Arménie et dans les centres voisins. La chanson entonnée collectivement par ces troupes est en fait une confession qui révèle la psychologie de ces « unités volontaires». «Allons, détruis, pille, tue, puis remets ta veste sur l’épaule et continue ta route en liberté!» 30
Ces circonstances créèrent une situation ou quiconque le voulait pouvait organiser une «unité de volontaires» et transformer cette unité en association criminelle. La directrice donnée par le « humbapeta» armée Deli-Qazar explique fort bien la situation: «Déclaration aux Arméniens de la région d’Erivan et de la cité d’Erivan; je me rends aujourd’hui au front avec les soldats. Si certaines personnes, aptes mon départ, se présentant comme des soldats de Deli Qazar et utilisent mon nom frauduleusement sachez qu’ils seront punis par la nation et l’autorité militaire.» 31
En 1918, le gouvernement Dachnag avait mobilisé dans l’armée tous les citoyens de moins de 35 ans et rétabli les unités volontaires pour la guerre qui sera poursuivie contre la Turquie. Dans leur proclamation; les Dachnags annoncèrent que tous ceux qui ne se soumettraient pas à cette décision seraient punis de mort, et prévinrent «qu’il serait sage de ne pas s’opposer à eux.» On trouve cette information dans le numéro daté du 1er Mars 1918 de l’organe du Dachnag, Arev. 32 Dans un autre document conservé dans les archives de l’État arméniennes, il est écrit que des troupes ont été envoyées pour punir les habitants des villages de Bord, Verhaiy, Kamir, Ahbyour et de la région de Shamshadinsk. 33
L’organe Dachnag Martik, publié à Alexandropol écrit que deux canons, une mitrailleuse et une équipe de soldats seront envoyés aux villages qui n’ont pas participé à la mobilisation et que ceux qui résisteraient seraient bombardés. 34 Les autorités dachnags avaient même organisé des troupes armées «unités de teneur» pour lutter contre les déserteurs et affichés des annonces de ce genre sur les murs des villages:
«Aux déserteurs, et au peuple arménien: pendant le nuit du 1er Mars, une personne volant un cheval et deux autres désertant le régiment, ont trahi notre pays et le peuple arménien; ces trois soldats arméniens ont été exécutés. Tous les déserteurs devront retourner à leur troupe et remplir leur service militaire avant qu’il ne soit trop tard. Autrement, ils seront punis de la même façon. Mort aux traîtres qui donneraient aux Turcs la possibilité de dévaster Chirakh » Unité de Terreur «Goumrou, 2 Mars 1918» 35
27 Gosarhiv Armenii F.67 f.1588 If.62-63, cité dans op. cité, p. 101.
28 A. Karinian « Kharakteristike Armianskil Nationalist des Kih Techeniy », Bolshevik Zakazkazia, No. 910, 1928, p.70.
29 Ibid, p. 70 et autres.
30 T. Hachikoglian, 10 Let Armianskoy Strolkovoy Devizii, Izdatelstvo Polit Uprav – KKA, Tiflis, 1930, p. 5.
31 Ibid, p.5 et autres.
32 Arev, No. 46, 1er Mars, cité dans A. Lalaian, «Kontrrevolyutsionny ‘Dashnagsutiun’ I Imperialistchskaia Voina 1914.1918 gg’. p. 96.
33 Archives d’État Centrale (Ts GA Arm. SSR) F 67/199.f139 If 230, cité dans A.M. Elchibekian, Ustanovienie Sovyetskoy Vlast, Armenii, izdatelstvo AN Armyanskoy SSR, Yerevan, 1954, p. 76.
34 Martik, No. 2, 1918 cité dans: T.P. Agaian, Veliki Oktyahr i Borba Trudyashihsia Armenii Za Pobedu Sovyekskoy Vlasti, Izdatelstvo AN Aramianskoy SSR, Yerevan, 1962, p. 134.
35 T. Hachikoglu, op.cit., p. 7.
Le Parti Dachnag n’a plus rien à faire – 8
À suivre…
Le Parti Dachnag n’a plus rien à faire – archives
Bizim Anadolu / Notre Anatolie / Temmuz 2016
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