Débat de laïcité au Québec
Depuis le début du mois, le Québec discute de «nouveau» de laïcité.
La seule province du Canada où le français est parlé, ou plutôt la langue de communication et d’éducation choisie par la loi, est le Québec.
Parce qu’il y a aussi des provinces à l’extérieur du Québec où le français est parlé. L’un d’eux est l’Ontario et l’autre c’est bien le Nouveau-Brunswick. Et donc, il est presque impossible de parler français dans les autres provinces du Canada. Cependant, si vous insistez, le gouvernement fédéral doit trouver un interprète pour que vous puissiez communiquer en français. Dans ce cas-là, il est bien possible que vous attendiez des jours avant de pouvoir bénéficier du service.
Ce n’est pas le cas des anglophones qui vivent au Québec. Ils n’ont aucun problème de ce genre.
Le Québec vit actuellement un problème de «laïcité» « pour » ou « contre ».
Il y a une quinzaine d’années, un enfant de l’école primaire d’origine « sikh » est venu à l’école avec un «poignard» au nom de la « liberté de croyance », ce qui a fait un grand écho dans l’opinion publique; parce que les administrateurs de l’école ne l’ont pas permis, certaines communautés d’immigrants et le Canada anglais ont accusé le Québec de « racisme ». L’affaire a été portée devant les tribunaux. On a trouvé un accommodement loin des yeux de l’opinion public.
À la suite de cet incident dans le temps du pouvoir du Parti libéral du Québec, le gouvernement avait cherché une réponse à la question « comment trouver une solution » en créant une commission d’enquête. La commission, qui a travaillé dessus pendant deux ans, a finalement remis son rapport avec des suggestions, mais le gouvernement l’a mis de côté car il s’agissait d’un dossier chaud.
Des années plus tard, le Parti québécois, qui formait un gouvernement minoritaire, a sorti le dossier du placard et a au moins voulu promulguer « l’État devrait être laïque »; et donc certains représentants de l’État « ne devraient porter aucun signe religieux ostentatoire ».
De ce fait, certains fonctionnaires de l’État, en particulier les juges, les procureur.e.s, les policier.e.s, les gardien.e.s de prison et les enseignant.e.s, ne pourraient plus porter sur eux des signes montrant clairement leurs croyances religieuses.
C’est alors que l’apocalypse a éclaté. Le gouvernement du Parti québecois a été accusé de fascisme et de racisme par ceux et celles qui ont échappé aux lois de la charia dans leurs pays, se sont réfugiés dans un pays chrétien tolérant, mais ne voulant pas respecter les valeurs culturelles et traditionnelles de ce dernier. Bien entendu, le Canada anglais a également soutenu cette opposition.
Lorsque le gouvernement minoritaire est tombé du pouvoir, la question de la «laïcité» a également été de nouveau mise de côté.
Mais quand la Coalition Avenir Québec (CAQ) est venu au pouvoir, elle a sorti du nouveau le dossier en question du placard et a réussi à le faire adopter à l’Assemblée nationale l’an dernier.
Et voilà aujourd’hui, du nouveau, le Québec est sous les flèches de feu.
Les anti-laïcs ont poursuivi le gouvernement du Québec en justice. Depuis le début du mois de novembre, il y a un débat à la Cour suprême du Québec pour savoir si l’État « devrait être laïque» ou « non ».
Le gouvernement a fait un petit consensus en excluant les fonctionnaires déjà en postes du champ d’application de cette loi et a déclaré que la loi s’appliquerait à ceux et celles qui prendraient leurs fonctions à compter de la date de son entrée en vigueur. Cependant, la loi couvre toutes les croyances, et pas seulement une religion. D’autre part, cette loi ne s’applique qu’aux fonctionnaires du Québec et seulement au Québec. En d’autres termes, les fonctionnaires de l’État fédérale feront leurs travaux comme ils les souhaitent.
Au tribunal, on ne parle que des « voiles » des femmes musulmanes dans ce temps-ci.
Les opposants à la loi 21, défendent leurs propos en utilisant la Charte, basée sur le «multiculturalisme» de l’État fédérale. Et la Charte commence par une phrase comme celle-ci: « Le Canada est fondé sur des principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu … »
Les scientifiques pro-laïques et des gens souffrants qui viennent des pays où on ne parle même pas de la laïcité, expriment leurs opinions et soulignent que: « Pour garantir l’égalité, les lois doivent être fondées sur des fondements objectifs tels que le droit ou la science, mais certainement pas sur des valeurs de foi. »
« Et cet article de la Charte canadienne devrait être remplacé par la phrase suivante: « L’État canadienne est laïque, et est basée sur des principes reconnaissant la primauté du droit et la science »… Pas l’inverse. »
Voyons voir, si le Québec pourra protéger sa laïcité contre ceux et celles qui veulent la charia.
L’originale de cet article a été publiée dans le quotidien Cumhuriyet* en Turquie.
* (Prononciation: DjoumHouriette / La République)
Ömer F. Özen / De ma fenêtre / Notre Anatolie / le 22 novembre 2020
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