Fabuleuse Turquie V
Les derniers jours d’un voyage mémorable
De la mer Égée à la mer Noire, en passant par la mer de Marmara
21e journée: les cités ioniennes invoquent de grands noms.
En route, nous traversons des oliveraies, des champs de coton où hommes et femmes travaillent à la récolte. Des camions chargés de coton se suivent à la chaîne attendant la pesée. Et nous rendons à Priène construite selon un plan à damier par l’architecte Hyppotamos a inspiré l’urbanisme nord-américain; Pytheos, l’architecte du Mausolée d’Halicarnasse a construit le temple d’Athéna.
Milet fut rendue célèbre par ses citoyens, le philosophe Thallès, l’historien Hécatée, les philosophes de la nature Anaximène Anaximandre. Ce site était le foyer intellectuel de l’époque.
Didymes : la beauté de ce site ne peut nous laisser indifférents: les galeries à colonnes, les sculptures inégalées des marbres, les bas-reliefs et les proportions gigantesques du temple d’Apollon.
22e journée: Pergame, jadis capitale de la culture et Troie et l’épopée d’Homère.
Pour dîner à Izmir, nous devons nous frayer un chemin parmi la foule qui écoute un candidat aux prochaines élections. Et recevoir des fleurs de femmes portant foulard et grand manteau…
Pergame
Ma curiosité était déjà aiguisée par un précédent voyage à Berlin où j’avais pu admirer, stupéfaite, l’autel de Zeus de Pergame au musée Pergamon. J’ai pu comprendre davantage comment elle devint la capitale de la culture, des lettres et des sciences. La diversité et l’état de conservation de ses monuments en fait un des plus beaux sites de la côte.
Troie : ce site montre neuf niveaux d’occupation. Si Homère n’y avait pas situé l’Iliade, Troie serait un site archéologique parmi d’autres. Le coucher de soleil sur la ville nous fait rêver: la légende nous ramène à Ulysse, Ajax, Achille, au cheval que Agamemnon offrit à Priam.
23e journée: Bursa, la ville de la soie
Bursa, la verte était située sur la route de la Soie; sous le règne de Justinien, elle devint le plus grand producteur de soierie du monde jusqu’au XIXe siècle. D’ailleurs, au bazar, suite de caravansérails, on y trouve de superbes soieries.
La grande Mosquée, le tombeau vert et particulièrement la mosquée verte, magnifique monument couvert de faïences reflètent l’art classique ottoman.
Nous faisons un clin d’oeil aux célèbres marionnettes Karagöz et Hacivat. Et nous traversons la mer de Marmara pour rejoindre Istanbul.
24e et 25e journées: une des plus belles villes du monde!
Pour le plaisir des yeux et du coeur, ces dernières visites sont très significatives.
Le palais de Dolmabahçe nous transporte au XIXe siècle et rivalise avec les grands palais européens. 300 pièces d’une richesse inouïe, cristal de Bohême, tapis Hereke, canapés; porcelaines chinoises, boiseries sculptées etc.; on dirait Versailles où se mêlent le baroque et l’orientalisme pour démontrer la toute-puissance impériale, cette fois ottomane. Galeries, portails, terrasses en marbre blanc accueillent les visiteurs. Grandiose!
Nous remarquons que toutes les pendules du palais sont arrêtées à 9 heures 5, minute historique de la mort d’Atatürk.
Le célèbre architecte Sinan a construit majestueuse et imposante la Mosquée de Soliman le Magnifique; le toit formé d’une cascade de coupoles en pyramide nous impressionne. La majesté et la sobriété du lieu nous invitent à la méditation. Dans le jardin adjacent, se trouvent, tapissées de faïences d’Iznik, les tombes de Soliman et de son épouse Roxelane.
A l’église Saint-Sauveur-in-Chora, les mosaïques byzantines du XIe siècle sont considérées comme les plus belles d’Istanbul et même du monde. Nous sommes éblouis par ces fresques qui représentent des dizaines d’épisodes de la vie du Christ et de la Vierge Marie.
Le Palais de Topkapi est si riche qu’il faudrait lui réserver tout un livre pour le décrire. Il expose une partie des richesses de la dynastie des Ottomans qui régna sur trois continents pendant près de 600 ans.
Pour terminer, le Grand Bazar nous donne rendez-vous pour terminer l’achat de souvenirs pour la famille et les amis.
Et ce sont les adieux!
Ce pays nous a surpris par la beauté de ses paysages. Ce pays nous a fasciné parce que nous avons découvert qu’il est le berceau de nombreuses civilisations, parce que nous avons marché dans les pas de l’Histoire.
Louise Laurin / Notre Anatolie / Novembre 2003