Québec
a préferé ignorer la communauté turque
Pendant
que la République de la Turquie combatait avec les attentats terroristes
survenues à Istanbul, le Parlement du Québec a trouvé un moyen étrange
de présenter ses condoléances aux Turcs; il a adopté hâtivement
et sans débats la loi 194: une loi proclamant le 24 avril de chaque
année « Jour commémoratif du génocide arménien ».
SÝNEM VARDARYILDIZ
Suite
aux élections provinciales du 14 avril 2003, le Parti Libéral du
Québec prend le pouvoir de la belle province. Le succès des élections
du 14 avril n’est pas essentiellement le résultat de la réussite
du Parti de M. Charest, mais plutôt la croyance des québécois et
des québécoises aux promesses des Libéraux sur la question de la
santé, de l’éducation et de la défusion. De plus, lors de la campagne
électorale, le discours sur la souveraineté de M. Landry qui lui
fait perdre des votes et les idées vagues et confuses de M. Dumont,
chef du Parti de l’Action Démocratique du Québec, contribuent à
l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Charest. Alors que le PQ
et l’ADQ pleurent leurs sorts, la population québécoise perd sa
confiance envers le gouvernement Charest. De plus, par l’adoption
de la loi 194, concernant le «génocide arménien», les québécois
d’origine turque se sentent à leur tour trahis par les Libéraux.
Depuis
leur gouvernance, nos chers novices Libéraux ne font qu’attirer
les réactions négatives de la population québécoise. Les libéraux
de Jean Charest ont violé à plusieurs reprises leurs promesses électorales.
Dans le domaine de la santé, les problèmes continuent de s’ajuster.
Dans les hôpitaux, les lignes d’attente s’allongent. Sur le plan
de l’éducation, les étudiants se plaignent à la suite de la remise
en question des frais scolaires qui ont été gelés lors de la gouvernance
du Parti Québécois. De plus, les Libéraux ont aussi mis en question
une des mesures progressistes qui a été prise par le gouvernement
du Québec en septembre 1997 en mettant un réseau de garde à 5.00
$ afin de concilier le travail et la famille. Contrairement à leur
promesse électorale, le gouvernement de Jean Charest a décidé de
faire une hausse de 40%. Dernière cible des Libéraux était la multiethnicité
du Québéc.
Le
28 novembre dernier, le Parlement du Québec a adopté une loi proclamant
le 24 avril de chaque année «Jour commémoratif du génocide arménien».
Pendant que la République de la Turquie combat avec les attentats
terroristes sur-venues à Istanbul, le Parlement du Québec trouve
un moyen étrange de présenter ses condoléances aux Turcs.
Considérant
la présence du 22 000 québécois d’origine arménienne au Québec et
suite à la pression politique des communautés arméniennes depuis
1980 auprès de l’Assemblé nationale du Québec et le fait que sur
le plan international, plusieurs pays ont reconnu, d’une façon ou
une autre, «le génocide arménien» a encouragé notre gouvernement
à adopter la loi 194 en accélérant les procédures à l’intérieur
de chaque démarches tel que demandé par le Leader parlementaire
du gouvernement, M. Jacques P. Dupuis.
Heurtés
à la dernière minute par ce projet de loi, les québécois et les
québécoises d’origine turque se sont immédiatement organisés pour
créer un Comité ayant pour mandant d’arrêter l’adoption du projet
de loi et par la suite d’élucider les parlementaires sur les réalités
des événements de 1915. Cependant, même bien avant que les pétitions
soient terminées, à cause de l’accélération des démar-ches, la loi
194 a été adopté hâtivement et sans débats.
 |
Le
député du Mercier M. Daniel Turp.
|
À la
suite de l’adoption de cette loi, le Comité a eu l’occasion d’obtenir
des réunions le 16 décembre 2003, avec le Chef de l’opposition officielle
M. Bernard Landry; le député du Mercier M. Daniel Turp, le Leader
parlementaire du gouvernement M. Jacques Dupuis, Chef du Parti Libéral
et le Premier Ministre du Québec, M. Jean Charest, la Ministre des
Relations avec les citoyens et de l’Immigration Mme Michelle Courchesne
et le député de l’Acadie qui s’est battu depuis 1980 auprès des
arméniens afin d’adopter une loi sur «le génocide arménien» M. Yvan
Bordeleau.
Les
membres du Comité de la communauté turque qui se sont présentés
aux réunions se composaient de M. Osman Akyol, M. G. Emin Battika,
M. Deniz Çelik, M. Turhan Kalfa, M. Burhan Kalfa, M. Ömer F. Özen,
M. Tulu Tezcan, Mlle Sinem Vardaryildiz et M. Serdar Özkan.
Lors
des réunions, le Comité a souligné que la loi 194 met en cause la
paix qui règne entre les divers ethnies et qu’elle incite des sentiments
d’amertumes et d’animosités entre les communautés turques et armé-niennes.
De plus, le Comité a insisté sur le caractère discriminatoire de
la loi puis qu’elle a été adoptée uniquement sur des revendications
unilatérales des arméniens. Ensuite, le Comité a désiré obtenir
les documents prouvant le soi-disant «Génocide» qui ont servi à
l’adoption de la dite - loi.
Les membres ont fait remarquer aussi que si le Parlement du Québec
tient compte du soi-disant « génocide arménien », il doit aussi
reconnaître les génocides irlandais, amérindien, turc, ougandais…
Par conséquent, les jours de l’année ne seront pas suffisants pour
attribuer un jour pour chacun de ces génocides survenus lors de
l’histoire humaine.
Par
ailleurs, il a été évoqué que la loi 194 contredit la Constitution
Québécoise qui soutient et défend le multiculturalisme afin de faire
régner la paix et l’harmonie entre les différentes ethnies. Cette
loi met particulièrement en cause la sécurité des québécois et des
québécoises d’origine turque qui pourront se trouver désignés responsables
des événements et donc être menacés par d’autres groupes. Il a été
relevé les événements malheureux survenus à l’encontre de certains
turcs tel que les attaques contre l’Ambassade de Turquie à Ottawa,
les menaces contre le Consul Général Honoraire de la République
de la Turquie à Montréal et les attaques violentes contre certains
commerçants turcs.
Lors
des rencontres, le sens du terme génocide a été discuté et que son
utilisation était mal placée puisque les documents prouvent que
les événements de 1915 n’étaient pas destinés à irradier une population
particulière, mais qu’ils étaient le résultat d’une guerre atroce.
D’ailleurs, le Comité a informé nos députés que lors de cette guerre,
la Turquie avait perdu plus de 3 millions de sa population.
Les
québécois et les québécoises d’origine turque insistent sur le fait
de vivre en paix et en harmonie dans ce pays adoptif. Quand les
arméniens ont érigé leur statut commémoratif en 1998, les turcs
ont réagit en créant un jardin dans le Jardin Botanique de Montréal
et l’ont nommé Jardin de la Paix. La célébration par les turcs de
la Fête International des Enfants à Montréal depuis 10 ans a engendré
la Fête des enfants de Montréal qui a lieu depuis 1999 au mois d’août
dans le parc Maisonneuve.
Après
que le Comité a parlé de ses inquiétudes envers la loi 194, les
députés, les ministres et le premier ministre ont été informés d’un
site d’Internet qui consiste à faire un lavage de cerveaux des jeunes
arméniens sur la question du « génocide ». Par ce site, à l’échange
de 600.00 $, les jeunes s’installent en Arménie afin d’apprendre
à tirer durant 10 long jours!
 |
Le
Chef de l’opposition officielle M. Bernard Landry.
|
Pour
finir, il a été question aussi que sur la demande des Turcs, le
Comité de Droits de l’Homme à la Hayes a accepté d’écouter leurs
revendications à ce sujet afin de pouvoir abolir par la suite la
loi concernant le « Génocide arménien ». Le Comité a affirmé que
les mêmes démarches se seront adoptées ici aussi.
Après
avoir relevé tous ces faits, les membres du Comité ont laissé la
parole aux divers représentants du Parlement Québécois rencontrés
lors des rendez-vous. Le Chef de l’opposition officielle M. Bernard
Landry a affirmé qu’il partage les inquiétudes des québécois et
des québécoises d’origine turque concernant leur sécurité à la suite
de l’adoption de la loi 194. Il a ajouté qu’il fera tout ce qui
est dans son pouvoir afin d’assurer leur sécurité et d’empêcher
les menaces contre les Turcs. Par la suite, M. Landry a rappelé
les relations amicales avec la communauté turque et a présenté sa
satisfaction pour la participation vive des Turcs au sein de la
société québécoise. Il a aussi mentionné que pendant sa gouvernance,
il n’a jamais soulevé la question d’une telle loi relative au «
génocide arménien ». De plus, à la suite de la demande du Comité,
M. Landry a accepté de fournir les documents prouvant le soi-disant
« génocide arménien » qui ont servis à l’adoption de cette loi.
Le Chef de l’opposition a aussi précisé qu’il suivra de près les
décisions du Comité de Droits de l’Homme à la Hayes. Finalement,
il a été à nouveau souligné par M. Landry que les rapports enthousiastes
entre son Parti et la communauté turque doivent continuer, et qu’il
lui fera plaisir de participer aux fêtes, aux soirées, aux ouvertures
organisées par la communauté turque afin de démontrer son appui
au nom de Parti Québécois.
 |
Premier
Ministre du Québec, M. Jean Charest
et Mme Michelle Courchesne. |
Du
coté des Libéraux, le Chef du Parti Libéral et le Premier Ministre
du Québec, M. Jean Charest a débuté ses paroles en rappelant les
luttes des québécois et des québécoise d’origine arménienne sur
la question du « génocide » depuis 1980. Tout comme M. Landry, le
Premier Ministre a insisté sur la sécurité. Il a souligné qu’il
est difficile de prévoir une attaque quelconque envers qui que ça
soit, cependant M. Charest a assuré les québécois et les québécoises
d’origine turque qu’il fera tout pour empêcher toute violence probable
qui pourrait s’insurger contre les turques. Par la suite, la Ministre
des Relations avec les citoyens et de l’Immigration, Mme Michelle
Courchesne a pris parole afin de « justifier » son discours du 19
novembre dernier au Parlement du Québec sur le soi-disant « Génocide
arménien ». Elle a précisé que jusqu’à présent, elle n’a été témoin
d’aucune violence ou de haine des arméniens qui pourrait menacer
la communauté turque. Par la suite, Mme Michelle Courchesne et M.
Jean Charest ont à leur tour souligné qu’ils suivront le Comité
de Droits de l’Homme qui écoutera les Turcs afin de décider s’il
faut abolir ou non la loi concernant le « Génocide arménien ».
 |
M.
Yvan Bordeleau
|
M.
Yvan Bordeleau, qui s’est d’ailleurs battu depuis 1980 auprès des
arméniens afin d’adopter une loi sur le « génocide arménien », a
préféré écouter que de parler. Cependant, à la fin de la réunion,
M. Bordeleau a pris parole. Afin d’expliquer la raison de l’adoption
de la loi, il a « comparé » le Génocide juif avec le soi-disant
« Génocide arménien ». Sur ce fait, le Comité a affirmé qu’une comparaison
semblable est une insulte pour la population turque. De plus, M.
Bordeleau a insisté que la loi 194 ne désigne aucune discrimination
puisque le mot « turc » n’apparaît pas dans la loi. Cette affirmation
a été réfutée par le Comité à cause de son évidence absolue.
 |
Le
Comité a informé nos députés que lors de cette guerre, la
Turquie avait perdu plus de 3 millions de sa population.
|
JANVIER
2004
|